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Lefebvre (abbé) Les passages de Vénus sur le disque solaire, étude historique suivie d'un appendice sur les observations du 6 décembre 1882 et du récit des expéditions belges, Louvain, 1883. In 8.

PAGE 3

« Le 6 décembre prochain verra le plus grand peut-être des événements astronomiques de notre siècle.

Les astronomes du monde entier sont dans l'attente. La vieille et savante Europe, la jeune et ardente Amérique ont consacré des années à de vastes préparatifs. […] L'événement du 6 décembre ne se reproduira que dans plus d'un siècle. Les savants apportent chacun leur contingent de science et de travail. Les théoriciens ont épuisé dans leurs veilles laborieuses les ressources de l'analyse la plus haute, les méthodes de la mécanique la plus parfaite, les théories de l'astronomie la plus avancée. »

PAGES 4-11

Problème de la détermination de la distance du Soleil à la Terre et de l'importance de déterminer la parallaxe solaire pour mesurer le système solaire.

PAGES 12-22

Bref historique de l'astronomie, rôle de Halley qui a pointé l'importance du passage de Vénus pour la détermination de la parallaxe solaire. Récapitulatif des méthodes d'observation de Halley (durée des passages) et de Delisle (détermination de l'heure d'entrée et de sortie). Au XIXe siècle, apparition des mesures micrométriques (notation des positions de Vénus à des instants divers) et de la photographie.

PAGE 59

SANTIAGO, CHILI

SAN ANTONIO, TEXAS

BELGIQUE

BELGIQUE

NIESTEN

HOUZEAU

Sur les missions belges de 1882.

« Notre Belgique ne veut pas rester en dehors de l'œuvre commune. Deux missions belges se sont installées, l'une à San Antonio au Texas, l'autre à Santiago au Chili, et se sont munies d'un appareil nouveau, un héliomètre modifié, dû à l'invention de M. Houzeau, directeur de notre Observatoire royal et chef de la station du Texas. »

PAGE 67

Sur le passage de 1882.

« La Belgique recueillit sa part de succès. Au Chili, la mission de M. Niesten à Santiago eut un temps superbe pendant la durée du phénomène. Aux Etats-Unis, la mission de M. Houzeau à San Antonio manqua l'entrée de Vénus, il est vrai, mais observa la seconde moitié du Passage, assista à la sortie et put relever 124 positions de la planète avec l'appareil nouveau du Directeur de notre observatoire. »

PAGE 69

Expédition de San Antonio, Texas.

« Les premiers jours de décembre furent assez favorables. Le dimanche 3, dans tous les temples protestants, des prières furent dites pour obtenir un ciel pur au jour du Passage. »

Lefebvre rapporte les paroles de Lancaster :

« Ces mesures [micrométriques], qui forment la partie principale de notre programme, sont au nombre de 124 ; quelques-unes se rapportent à la période même où la planète était la plus voisine du centre du Soleil. A l'aide de ces 124 points, on pourra tracer très rigoureusement plus d'une moitié de la corde décrite par Vénus sur le disque solaire et en conclure avec une extrême précision la plus courte distance à laquelle cette Planète a passé du centre du Soleil, pour les observateurs de San Antonio. Les mesures analogues faites au Chili, jointes aux nôtres, permettront de calculer la parallaxe du Soleil d'après les observations exclusives des deux missions belges. »

PAGE 70

Expédition du Chili.

« Le 6 décembre, un ciel pur annonça une journée magnifique : à peine quelques brumes au-dessus des cimes neigeuses des Andes. A huit heures, on se réunit au petit observatoire temporaire. Le Soleil brille dans un ciel d'azur : tout garantit la victoire, et c'est avec joie et orgueil que nos missionnaires hissent le pavillon belge sur leur observatoire : on était ainsi dans la patrie. »

Lefebvre rapportant les paroles de L. Niesten :

« Il serait difficile d'exprimer le contentement que nous avons éprouvé quand nous avons centré pour la première fois la petite image du Soleil sur celle de Vénus. Ainsi que nous l'avions calculé, celle-ci ne débordait la première que par un mince anneau noir : l'instrument était bien construit ; il ne s'agissait plus que d'avoir le plus grand nombre possible de mesures précises. [mesures héliométriques] »

Lefebvre rapportant les paroles de L. Niesten :

« La sortie s'effectua dans des circonstances vraiment exceptionnelles : les images étaient parfaites et d'une tranquillité absolue, et l'on put saisir l'instant précis où les deux disques arrivaient en contact géométrique. A quatre heures, nous déterminions une seconde fois le point zéro du micromètre. A cinq heures, toutes nos opérations étaient terminées. »