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Ouvrages sur les passages de Vénus de 2004 et 2012

Prévisions pour les passages de 2004 et 2012 (documents anciens)

Delambre (vers 1785 ?)

Jean-Baptiste Delambre (1749-1822) a été élève de Lalande ; il sera secrétaire de l'Académie des sciences en 1803. Ces manuscrits présentent divers brouillons de textes afin de corriger des articles de l'Encyclopédie méthodique (éditée par Panckouke). Delambre recalcule tous les passages de Vénus à l'aide des nouvelles tables astronomiques de Lalande [[ 005 ]].

Le feuillet marqué "Z 151(4) 48" [[ 012 ]] concerne le passage de 2004. A cette époque, la date change à midi : l'instant noté "7 juin vers 18h 1/2" correspond donc au 8 juin vers 6h 30 (heure de Paris). On peut lire divers calculs en notation sexagésimale (angles) et logarithmiques (à 7 décimales). La partie supérieure du manuscrit comporte des calculs rayés. Delambre calcule d'abord les longitudes moyennes héliocentriques de la Terre et de Vénus et ajoute les corrections habituelles, puis détermine l'instant de la conjonction ainsi que celui du milieu du passage géocentrique. Il écrit les mouvements horaires du Soleil et de Vénus, puis le mouvement relatif de Vénus (94,64 "/h). On lit les distances ST, SV et TV entre les astres, puis la demi-durée entre les contacts internes géocentriques (2h 39min 08s, notée ici 2h.39'.8") ; en réalité, cette durée sera un peu supérieure, de huit minutes.

[Z 151 (4)] Delambre J.-B., Manuscrits (vers 1785 ?), Observatoire de Paris.

Hind 1871, Proc.R.S-19 (1871) p. 423-425 [[ Proc.R.S-19 p.423-425 ]]

Dès la fin du XIXe siècle, J. R. Hind (1823-1895) calcule les circonstances des lointains passages de 2004 et 2012, à partir des Tables de Le Verrier. Pour 2004, l'instant prévu pour la conjonction en ascension droite est correct à moins de 5 minutes près, ce qui traduit la très bonne précision de ces Tables à la fin du XIXe siècle. La durée prévue du passage entre les deux contacts internes est trop longue de 9 min (pour 2004).

Pour 2012, la conjonction en ascension droite aura lieu 8 minutes plus tôt que prévu par Hind. La durée entre les contacts durera en fait 2 minutes de plus.

Conclusion

Les passages de Vénus ont été très utilisés pour calculer la parallaxe solaire mais, hélas, ils n'ont pas pu fournir la précision prévue en 1716 par Halley (1/500 ou 0,2 %). Pour déterminer cette grandeur fondamentale, bien d'autres méthodes existent, associant astronomie et physique : parallaxe de Mars, vitesse de la lumière et aberration stellaire, perturbations du mouvement de la Lune, masse de la Terre.

Au XXe siècle, de nouvelles méthodes ont été employées : mesure de la parallaxe de l'astéroïde Eros 433, passant à 0,172 ua de la Terre en janvier 1931, puis écho radar sur Vénus à 0,284 ua de la Terre lors de la conjonction inférieure en avril 1961.

La parallaxe solaire est fixée aujourd'hui à 8,794148", correspondant à la valeur de l'unité astronomique 1 ua = 149 597 870 km. Vue depuis le Soleil, la Terre apparaîtrait sous le même diamètre apparent qu'une pièce de 2 euros placée à... 300 m.

Texte de commentaire rédigé par Michel Toulmonde, Observatoire de Paris

Janvier 2004